vendredi 15 juin 2012

Un jour à Montpellier

De temps à autre, j'aime aller flâner dans les rues de la capitale régionale. Je me suis abstenu le lundi suivant le titre de champion de France de football : je ne suis pas agoraphobe, je n'aime pas la pluie.
Hier profitant du grand soleil revenu depuis quelques jours, j'ai décidé d'aller visiter des expositions photographiques à l'occasion des 12ème Boutographies (contraction du nom du quartier Boutonnet et de photographie). 
Dès huit heures trente, je me présentais devant le pavillon principal où je me suis rendu-compte que la vie des gens normaux débutait au milieu de la matinée: ouverture à dix heures. Pas grave me dis-je, il existe des expositions "hors les murs" dans des établissements privés et me voilà parti vers le quartier des Beau-arts.
En chemin, mon oeil est attiré par des ombres sur un mur ensoleillé. Le temps de sortir et de régler mon appareil et hop, une première série est prise. 
Magique et magnifique non ? Et bien il s'agit d'un trompe-l'oeil, seuls les trois mâts verticaux sont réels !
 Le premier café présentait des portraits en noir et blanc de Bernard Boujot (dont vous pouvez trouver les réalisations dans les liens de mon blog). Fidèle lecteur de son blog, je connaissais bien ses personnages, souvent atypiques qu'il présente sans jamais les ridiculiser. Sur format A4, les photos ont un meilleur aspect que sur un écran d'ordinateur. La présentation dans ce café me laisse circonspect : beaucoup de personnes susceptibles de voir les oeuvres, peu vont les apprécier, encore moins s'y intéresser mais il vaut quand même mieux les exposer quelque part que les laisser dans des cartons. 
La librairie voisine présentant le livre "M'as-tu-vu!" de Jean-Michel Verdan n'était pas encore ouverte, pas plus qu'à onze heures quinze, le bar-restaurant présentant l'exposition collective  "Festival des Fanfares".
Un petit tour au local abritant "Objectif Images", organisateur de ces expositions où je trouve porte close. Inscrivez : dommage sur votre agenda! 


Retour au Pavillon Populaire de l'esplanade De Gaulle en passant devant l'Opéra Berlioz où je fais une série sur les trams. Je vous présenterai les photos ultérieurement !
J'ai vu de magnifiques images réalisées par des photographes de tout âge et toutes nationalités. Je n'ai pas été séduit par toutes les séries, notamment l'asiatique et l'exotique où le geste et l'éclairage sont volontairement exagérés, l'école privée de St Cloud, la rubrique terrienne belge, les apprentis de la mer et sa photo de présentation qui suggère un grossier montage comme si on avait collé un visage net sur un fond entièrement flou. J'ai aimé les quartiers fantômes irlandais de Valérie Anex et la ville fantôme de Thibaut Derien, la traversée américaine de  Thomas Chéné et le dispositif été-hiver de Marco Rigamonti, les souvenirs d'enfance d'Alexandra Serrano et été fasciné par la pureté des eaux de Yuna Mathieu-Chovet. L'exposition Yémen, de Lorenzo Meloni peut séduire par ses couleurs et ses détails et présente une triste réalité, celle d'un pays parmi les plus pauvres du monde.


En me rendant à la galerie "A la Barak" dans le centre ancien, je suis tombé par hasard sur le Festival des Architectures Vives. Curieux par nature et ayant du temps, je me suis laissé séduire par les installation éphémères des équipes de jeunes architectes venus du monde entier à l'intérieur d'hôtels particuliers, datant pour certains de l'époque médiévale et remaniés ou rebâtis aux XVIII et XIXèmes siècles. Qui pourrait se douter que derrière d'immenses portes cochères, très souvent verrouillées et protégées par un concierge électronique, se trouvent des chefs-d'oeuvres visibles par les quelques locataires qui n'ont pas encore été chassés par la hausse continue et voulue des loyers (il se murmure qu'on tenterait de faire fuir les anciens locataires pour augmenter les nouveaux baux ou pour transformer les logements anciens en gîtes historiques dont la location à la nuitée est nettement plus lucrative).
Rue de la Petite Loge, un bâtiment toujours habités au plafond décoré
Hôtel des Trésoriers de la Bourse, il y avait de la tune !
J'ai visité huit des onze sites proposés. J'ai aimé la chaise flottant dans le vide du trompe-l'oeil de l'hôtel des Trésoriers de la Bourse, les faux cubes creusés de l'hôtel d'Aurès, la perspective évoquée par la voile à l'hôtel de Philippy, les ballons du Palais des Guilhem et la cité surprise de l'hôtel des Varennes, un peu moins apprécié les pyramides inversées à l'Hôtel Baudon de Mauny (qui possède un très beau dallage de cour en galets noyés dans le béton), la forêt urbaine de l'hôtel de Griffy et pas aimé du tout le monolite de l'hôtel Cambacérès ni dans la proximité ni dans l'éloignement.


Si comme moi vous pouvez déambuler dans le centre de Montpellier, n'hésitez pas à visiter le musée des traditions populaires au dernier étage de l'Hôtel des Varennes, c'est gratuit, le guide est un passionné, vous pouvez prendre des photos et le cadre est magnifique.


Je vous glisse quelques images pour illustrer ma prose.    

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