samedi 26 février 2011

Amandiers et mimosas

Le mois de février, tout doux cette année, à produit une floraison avancée des amandiers et mimosas. J'ai pris du plaisir en me promenant en ville et dans la campagne, à respirer les parfums doucereux des premiers et entêtant des flocons jaunes.
Quelques photos prises à Balaruc et Frontignan depuis le 12 février.
Le même mimosa à quatre jours d'intervalle
Le premier amandier, quatre jours après 
Les amandiers bordent souvent les vignes en exploitation ou anciennes  






Il n'y a pas eu de vent violent ni de gel, les fleurs vont pouvoir se transformer tranquillement en fruits.
Les mimosas ont laissé la place aux blancs et roses des abricotiers et pruniers, la nature est repartie pour une saison, pour le plaisir du promeneur et du photographe.


lundi 14 février 2011

GRAND PRIX DE MONTPELLIER

Ce week-end se courrait le Grand Prix international de Montpellier. Oh bien sur vous n'en avez pas entendu parler et pour cause, c'est dans une catégorie peu médiatique mais très spectaculaire: les mini-bolides ou si vous préférez, des autos tout-terrains à l'échelle 1/43°.
J'ai assisté dans le passé à une course similaire mais de voitures électriques. L'idée est la même sauf qu'ici les buggys sont mus par des moteurs thermiques et la différence se fait tant en pilotage qu'en réglage des moteurs, à l'inverse des moteurs électriques, identiques, et dont la limite est la charge de la batterie et où seul le pilotage compte. 


Le bruit et la fumée sont moins important que lors d'un grand prix automobile mais pas à la même échelle que les maquettes. L'ambiance est similaire avec un paddock agité ou les tenues au couleurs des écuries ou des marques se mêlent à celles des anonymes de tout âge, des vendeurs de matériel, d'équipements, gadgets et souvenirs et bien sur la buvette-snack qui vend plus de boissons chaudes que de bière et même un écran pour suivre la course.





La piste est d'une largeur moyenne de 2,50 mètres, le sol en terre battue posée sur une moquette, en pavés, en bois par endroits. Le circuit comporte une ligne droite, des virages serrés plus ou moins relevés, des bosses mais pas de rivière ou de flaque d'eau à traverser et un stand de ravitaillement avec pistes d'entrée et de sortie et sert pour le départ du tour de chauffe, pour les éventuelles pénalités et pour le contrôle d'arrivée.




Les pilotes sont installés dans une galerie surélevée, au dessus du stand de ravitaillement où se tiennent les mécanos, chargés de la mise en place au départ et de la récupération du véhicule à l'issue de la course.

Les couleurs fluos des carrosseries et des jantes aident bien à la vision et au suivi des véhicules car les numéros sont illisibles en course. Les combinaisons de couleurs, y compris celles des radiateurs, font que chaque véhicule est différent.





Les commissaires de pistes, reconnaissables à leur chasuble jaune, peuvent s'asseoir sur des plots correspondants à leur emplacement. Ils sont chargés de remettre en piste les véhicules se retrouvant roues en l'air, soit à l'issue d'un saut manqué, soit d'une collision. Tour à tour, les pilotes tiennent ce rôle et pour éviter les retards sont désignés commissaires deux manches avant leur course, c'est ingénieux comme idée : les participants sont plus motivés, les appels sont automatiques à peine de pénalité, le nombre de bénévoles est diminués.

Bien sur je ne connaissais aucun pilote, n'avais aucune notion du règlement, ne connaissais ni l'existence ni l'emplacement du circuit, j'ai trouvé l'info par hasard sur internet et je m'y suis donc rendu tant pour passer le temps (ah, les heureux oisifs!) que pour tenter de faire de belles photos. Sur ce dernier point c'est un peu raté, la faute au temps gris et couvert m'empêchant d'avoir la bonne lumière, celle du jour étant insuffisante pour utiliser une vitesse rapide nécessaire pour la netteté des sujets en mouvement. J'en ai tout de même pris 340 dont j'ai éliminé la moitié pour défaut de netteté ou de sujet, ces voitures passent trop vite et ne veulent pas rester dans mon objectif quand je prend des gros plans.

J'ai été impressionné, lors d'une visite au stand, de constater comment les pneus mousse pouvaient se déformer sous l'effet de la vitesse, là c'est sur un banc d'essai, la déformation est moins importante sur la piste mais c'est spectaculaire.


Le départ se fait style 24 heures du Mans, les mécaniciens installent les véhicules et au baisser du drapeau, c'est parti pour 6 minutes en manches de qualification et jusqu'à la demi-finale.



 Avant que les plus observateurs ne me reprennent, je précise que ces images proviennent de départs différents.

Pendant la course, les dépassements sont nombreux à l'occasion des sauts, erreurs de trajectoire ou dans les virages.








La lutte est acharnée et la différence ne se fait pas très rapidement comme en témoignent les positions des voitures jaune et rose prises dans la ligne droite dans les deux derniers tours d'un 32° de finale.



Le budget d'une course : je n'ai pas réussi à le connaitre. La seule information que j'ai obtenue est le prix d'achat d'un véhicule et sa télécommande, le premier prix est autour de 150 euros, certains modèles arrivent à 2 000. Chaque pneu vaut 14 euros, il reste à acquérir une licence, une puce électronique, payer l'inscription à la course, l'outillage, le carburant et tout ce que j'oublie, soit une passion vraiment onéreuse. 

Je ne peux que remercier les organisateurs de m'avoir permis d'assister à ce spectacle gratuitement. J'ai passé deux heures trente sur ce circuit d'où je suis reparti gelé et la tête pleine de bruit  mais aussi de belles images d'une compétition faite par de grands enfants avec de beaux jouets, dans un bon esprit convivial entre passionnés. Dommage que le temps n'ait pas été de la partie.
Si vous voulez faire un tour sur leur blog, je vous colle l'adresse du site : www.ligue13.com


samedi 12 février 2011

REPONSES AU JEU POUR RIEN

OUF ! Vous avez de la chance, après une demi journée sans possibilité de connexion, le système remarche.

Je ne vous fait pas attendre plus longtemps, je répond à ceux qui ont donné leur langue au chat (et ne voyez pas un sens caché à cette expression, quoi que ...)

Les rimes empruntées aux chansons :
Mais bats-toi jusqu'au bout : Ne laisse pas partir ta chance, G. Allwright
Tôt ou tard, on n'est que des os : Amstrong, C. Nougaro
Mais j'ai fait ce que j'ai voulu : Les ballons Rouges, S. Lama
(oh! Mais c'est que des chansons de vieux !)

Barbarisme : faute qui consiste à employer des mots déformés ou inexistants - Cancérisés au lieu de cancéreux - le verbe cancériser s'emploie à la forme pronominale suivant Larousse.
Bon c'est moins grave qu'abracadabrantesque ou bravitude.

La sixième strophe a été écrite sans chercher des jeux de mots, je m'en suis rendu compte à la relecture, l'humour deviendrait-il une seconde nature ?

A bientôt !

mardi 8 février 2011

Le pêcheur immobile

Au bord de l'eau, la tête penchée, il cherchait son repas du soir.
La rivière, comme lui, était immobile, nul courant ni onde de vent.
Indifférent à son reflet, à l'inverse de Narcisse, son oeil rond guettait une proie.
Tout de blanc vêtu, il se confondait avec le ciel hivernal.
Quand il s'est relevé, j'ai pu admirer son plastron bicolore, étalé comme une cravate.
Il ne m'a pas vu, sur l'autre rive, l'observer durant de longues minutes et le photographier.
Je ne sais pas s'il a attrapé quelque chose dans cette eau saumâtre.
Aujourd'hui il sera peut-être là peut-être ailleurs, si je le revois, je ne suis pas sur de le reconnaître.




vendredi 4 février 2011

N'avoir aucun espoir, c'est le pire destin

(Slam dédié à quelques rappeurs qui se reconnaîtrons)

A toi qui sur ta scène
A toi qui cries ta haine
Écoute cett' antienne
Cette vie fut la mienne

Comme toi à l'école
Des années j'ai glandé
Oui je sais, tu rigoles
Moi, je n'voulais pas bucher

La paresse mon vieux
Je sais c'est plus facile
Apprendre un petit peu
Je trouvais ça futile

Le sport et les copains
Ça, ça me plaisait bien
Et trainer dans les rues
J'y trouvais que vertu

Des clopes et une mob
Un banc sur une place
La musique du juke-box
Nous on trouvait çà classe

Les copines venaient nous voir
Au sortir de leur cours, on leur faisait la notre
Ça marchait pas toujours, on en cherchait une autre
Pour un moment, pour un soir
Et quand cela collait
Longtemps, on restait accroché

Un jour mon vieux m'a dit :
« Marre de tes folies
Et si tu veux bouffer
Va falloir le gagner »

Alors comme les autres
J'ai cherché, j'ai trouvé
Un patron, bon apôtre
Qui voulait m'embaucher.

Çà m'plaisait pas beaucoup
Neuf heures en usine
A me tordre le cou
Pour un salaire minime

La productivité
J'disait « rien à péter »
Le patron il est riche
Le patron il est chiche

Grégoire et Lulu
Eux m'en ont bien voulu
Ils disaient : « Tu sais pas travailler »
Deux ans j'en ai bavé
Quand je me suis barré
L'usine elle a fermé.

L'alcool j'en ai tété
La dope, j'ai pas touché
On voyait bien l'effet
Fait par le LSD

Nos rock-stars déglinguées
Nos sportifs cancérisés
Coke, héro, H ou amphé
Moi j'voulais pas crever.

J'aurais pu comme toi
Avoir de l'amertume
Ne pas avoir de toit,
Ne pas avoir de tunes

N'avoir aucun espoir
C'est le pire destin
Se dire tous les soirs
Mais que sera demain ?

Des banlieues, j'en ai pas cramées
Des bagnoles, j'en ai pas taxées
De la drogue, j'en ai pas dealée
Des vieilles, j'en ai pas braquées

Sans courage on peut rien
Sans effort on n'a rien
Tu peux sortir du trou
Mais bats-toi jusqu'au bout

Apprend que ton talent
Est en toi, il t'attend
Cherche ta voie, va voir ailleurs
Le monde n'est pas dans ta rue
Sors, bouge, voyage, cherche l'inconnu
Et tu connaitras un monde meilleur

Alors mieux ou pire ailleurs
Tu sauras où est ton bonheur
On apprend toujours quelque chose
Réfléchi et tu auras ta dose

La vie n'est pas une comédie
C'est même une tragédie
Qui finit par la mort du héros
Tôt ou tard on n'est que des os

Mais avant il faut vivre
Mais avant il faut rire
J'habite pas Paris seize
Ma vie c'est pas l'ascèse

L'argent facilement gagné
Çà, je ne connais pas
Taper la société
Çà je ne le fait pas

Ce que j'ai ce n'est rien
Je n'ai pas fait fortune
Maintenant je vis bien
J'ai décroché ma lune.

Quel que soit ton choix
Ta vie dépend de toi
Moi j'ai un peu bossé
Ma liberté je l'ai gagnée
Je n'dis pas : « j'ai pas eu la carrière que j'aurai du »
Mais : « j'ai fait ce que j'ai voulu »


PS : j'ai emprunté des rimes à Claude Nougaro, Graeme Allriwgt, Serge Lama (et Yves Gilbert) et peut-être à d'autres auteurs, qu'ils me pardonnent et en soient ici remerciés.


Comme mon rêve aurait pu être "la cas des mis des zars et bêle êtres" et voyant l'appauvrissement de la culture, je propose qu'après l'étude qui sera faite de mon texte, les écoliers répondent aux questions suivantes :
1- Donnez les titres exacts de trois chansons dont les paroles figurent dans le slam (facile, les interprètes sont déjà cités).
2- Indiquez un barbarisme.
3- Cherchez la strophe contenant au moins deux jeux de mots.

jeudi 3 février 2011

Promenade villageoise

Objets inanimés, avez-vous donc un âme
Qui s'attache à notre âme et la force à aimer ?


Je n'ai rien de commun avec Lamartine, pas plus qu'avec la Martine (celle des livres d'enfants ou de Lille, c'est comme vous voulez), sauf cette phrase célèbre, d'un long poème écrit en 1926, alors que son père veut vendre la maison si chère à son coeur, dans la commune de Milly.

Au cours de mes promenades, je découvre des objets anciens et je m'imagine quelle a pu être leur vie.

Dernièrement j'ai photographié ce fauteuil semblant abandonné sur une place publique dans un petit village des Cévennes, La Cadière (le nom ne provient pas de l'occitan qui désigne la chaise mais de la végétation de genévriers cade -dont on tire l'huile du même nom- qui recouvrait la garrigue).


 
Combien de personnes se sont balancées sur ces patins usés dans la fraîcheur du soir, était-ce un grand-père cajolant son petit-fils, un homme harassé par sa journée de labeur à travailler une terre pleine de cailloux, une femme sommeillant après avoir terminé ses tâches ménagères ? Et qui a brisé l'accoudoir ? un enfant qui jouait, une personne trop lourde pour ce vieux bout de bois ?
Son bois blanc ne porte ni vernis ni peinture, ce meuble a peut-être été placé là en attendant,
en attendant quoi ?

Un peu plus loin sur la place du village, près de la fontaine qui coule pour rien, si ce n'est pour le plaisir des yeux, se trouve une vieille pompe.

C'est un bel objet en fonte mis en valeur par un muret. Le temps a fait son oeuvre et la rouille lui a donné une belle couleur. Le morceau de fil de fer qui remplace l'axe du bras montre clairement que cette pompe ne remontera plus d'eau, d'ailleurs a-t-elle encore un tube sur un forage ou une citerne ?

Levant la tête, je découvre un mur percé de trois trous : un pigeonnier abandonné dans la façade d'une ancienne grange ou un refuge pour les petits oiseaux, grands dévoreurs d'insectes volants ?


Passé les dernières maisons, le paysage n'est qu'une succession de vignes et d'oliveraies.


Le bitume laisse place au chemin empierré conduisant à un habitat dispersé et qui souvent semble abandonné.

Les volets qui n'ont pas vu de peinture fraîche depuis belle lurette se sont décrochés. Les rideaux sont toujours aux fenêtres, les tuiles ne manquent pas sur le toit et l'alimentation électrique est toujours à portée. Il y a peut-être un espoir que cette bâtisse ne finisse pas comme l'abri de l'ancienne gare.

L'ancienne voie ferrée dont il ne subsiste qu'un peu de ballast et quelques ouvrages d'art deviendra peut-être une voie cyclable pour le plaisir des générations futures.



Le plaisir de marcher et celui de l'oeil, elle n'est pas belle la vie ?