jeudi 31 août 2017

La danseuse du ponton

 Cinq heures du mat', mon horloge interne m'indique que j'ai assez dormi et qu'il est temps de me lever.
Debout sur ma terrasse, je savoure mon premier café en écoutant un grillon chanter. La nuit est chaude, il fait encore 25 degrés. Les lumières de la ville endormie scintillent au loin, le ciel est gris et chargé de nuages, il n'y a pas un souffle de vent.
L'envie me prend d'aller marcher au bord de l'étang. Je met un harmonica dans ma poche "au cas où" viendrait l'envie de jouer un air qui me passerait par la tête et de délivrer à la nuit des notes de musique, chant de marin ou d'opéra, allez savoir...
Près de l'eau je regarde la lune voilée par moment par d'énormes nuages, pas de bruit si ce n'est au loin celui des éboueurs vidant les poubelles et la rare circulation automobile.
Je marche lentement sur la berge déserte en direction du port de plaisance. Sur la jetée, je remarque une lumière mouvante, comme lorsqu'on joue à faire des signaux avec une lampe de poche. Je m'approche et la personne que je prenais pour une enfant se révèle être une femme. Coiffée d'écouteurs et tenant un téléphone, elle déambule sur le ponton en levant de temps à autre son récepteur dont l'écran blanc est à l'origine de ma méprise.
Elle peut avoir vingt ou cinquante ans, je n'ai pas pu le définir, la nuit m'a empêché de distinguer ses traits lorsque nous nous sommes croisés, que je l'ai saluée et qu'elle ma sourit sans sembler me voir, la nuit étant encore trop noire.
J'ai fini le tour du ponton où se trouve déjà un pêcheur à la ligne et m'immobilise. La femme marche vers l'autre extrémité et, face à la direction du soleil levant, exécute quelques pas de dance, pirouettes et balancements de bras accompagnant ses pas-chassés.
Elle me semble être dans son monde, dans une danse solitaire où l'extérieur à disparu, indifférente au regard des autres. Sa musique ne dérange personne grâce aux écouteurs, le ponton est quasi-désert, le pêcheur ne la regarde pas et surveille ses lignes, seul un promeneur-rêveur observe cette scène en regrettant de ne pas avoir emporté son appareil photo pour fixer l'insolite.
Quelques gouttes de pluie annonciatrices d'une faible averse matinale nous font quitter les lieux, je l'ai suivie des yeux alors qu'elle se dirigeait vers le centre-ville, je suis parti dans la direction opposée.
Je ne saurais jamais quelles étaient les motivations de cette personne mais quelles qu'elles soient, entretien physique, amour de la danse, création d'un chorégraphie ou que sais-je, j'ai bien aimé sa prestation nocturne, expression de sa liberté et du mépris du qu'en dira-t'on et cela me réjouit d'imaginer qu'il reste encore des gens qui font ce qu'ils ont envie.

lundi 21 août 2017

Expo photo : Sur les bancs

Thermes d'Argelès-Gazost - Exposition de Guy Lacombe (jusqu'au 31 août 2017)


Le visiteur

Le défilé du 4 juillet 1977

Le poupon