Samedi dernier j'étais convié au mariage de la fille d'un ami. Je ne suis pas un assidu des lieux de cultes où je ne me rend que par obligation ou pour faire plaisir à la famille de la personne fêtée du jour. Comme il me reste un minimum d'éducation, j'assiste et je pense ce que je veux, en principe je n'affiche pas mes sentiments.
Arrivées avec plusieurs minutes d'avance, les personnes présentes, principalement du village, se sont saluées et ont discuté en attendant le début de la cérémonie. Les mariés n'étaient pas encore en vue mais le clocher sonnait seize heures lorsque le curé du village, un petit bonhomme d'une quarantaine d'années, a réclamé le silence afin de prendre la parole. Et la leçon a commencé. En premier lieu nous avons appris que l'église n'est pas un lieu public (tiens c'est nouveau, mais au train où vont les choses, celle là sera bientôt un lieu privé ... de public), que seuls les enfants "comme indiqué sur la carte d'identité" étaient autorisés à circuler si cela devait leur éviter de crier, que les chewing-gum étaient à jeter (ou à coller sous le banc, il n'a pas précisé), qu'il était interdit de manger, de discuter entre voisins et que les déplacements d'adultes pouvaient se faire en silence par les côtés. Il ne manquait plus que l'interdiction de photographier!
L'entrée du cortège était réglée comme un défilé de "miss" : distance entre couples à respecter, on a pensé qu'ils allaient être obligés de marcher au pas sur une musique triste ou que certains allaient se faire réprimander pour allure excessive ou défaut de distance de sécurité.
La suite était à l'avenant : discours de bienvenue insultant les invités venus "déguisés", prières dos à l'assistance (et donc au micro) incompréhensibles, ordre de se lever ou s'asseoir, sermon sur l'amour et le fric. Vous ne voyez pas en quoi la chute des cours de la bourse se rapportent au mariage ? Moi non plus au début mais notre Don Camillo nous a rappelé deux fois qu'il ne vivait pas d'amour et d'eau fraîche!)
Cerise sur la gâteau, ce donneur de leçons nous a gratifié de deux énormes fautes d'orthographe et je me permet de lui rappeler que la troisième personne du pluriel à l'indicatif futur se termine par "ont" et non par "aient" comme l'a remarqué une grande partie de l'assistance, il ne faudrait pas nous prendre "que" pour des c..s.
Aucune ambiance dans cette cérémonie ou seul l'officiant ayant le droit à la parole, le public s'est abstenu de répondre, la communion n'a pas eu lieu et si l'un des piliers s'effondre, tout s'écroule.
Pour la sortie du couple, interdiction d'utiliser les grandes orgues pour jouer la marche nuptiale de Mendelssohn. Bien sur on sait ce que les juifs du premier siècle de l'ère chrétienne ont fait à l'un des leurs mais de là à interdire leur musique il y a un pas que l'abbé Bezzina (non, je ne ferai pas de jeu de mot sur le désastre national presque homonyme) n'a pas hésité à franchir, montrant son intolérance et son autoritarisme. Si son prosélytisme se traduit de cette façon, il n'a pas à s'inquiéter de la présence des prêtres dans l'avenir, il n'y en aura plus besoin car il n'y aura plus de fidèle.
A moins qu'il soit simplement contre les mariages gais !
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