"A quoi cela sert-il la liberté, si ce n'est pas pour s'engager"
Cette phrase, tirée d'un dialogue où Brunet veut convaincre Mathieu d'adhérer au parti marxiste dans "L'âge de Raison" de JP Sartre, je l'ai lue à l'âge raisonnable de 19 ans, après avoir emprunté le livre sus-dit à la bibliothèque du régiment où j'accomplissais mon temps de service militaire, ce qui prouve que les officiers responsables ne savaient pas ce que contenait leur bibliothèque ou pire les livres, car à cette époque là, l'ennemi était toujours rouge et venait toujours de l'est.
Je n'ai jamais oublié cette citation mais je l'ai sortie de son contexte et elle a guidé ma vie.
Oh pas une vie de militant hyperactif, mais avoir la liberté de s'engager ou non pour une cause, humanitaire, sportive, politique ou autre, soutenir une idée que l'on croit juste, est un choix possible uniquement quand on possède cette liberté.
Cette pensée peut paraître contradictoire, si on s'engage on n'est plus libre, l'acte volontaire de prendre position créant des contraintes. De même si on s'engage librement dans un parti politique, on s'engage également à suivre la ligne politique du parti mais alors, dans la pensée unique, où est la liberté de penser? Donc on choisit de ne pas s'engager et on se prive de sa liberté au nom de cette même liberté.
Bon je deviens anar ou philosophe ?
L'anarchisme n'est pas possible, cette idéologie qui rejette toute autorité et préconise la liberté absolue de l'individu est une utopie. D'ailleurs je ne comprend pas qu'on puisse prétendre rejeter toute autorité et adhérer à une fédération, tout groupe étant obligatoirement soumis à une autorité et même si celle-ci ne donne qu'une ligne directrice, elle restreint par là-même la liberté absolue.
Alors il ne reste que la philosophie.
Dans l'antiquité grecque, l'étude de la nature, par la suite toute réflexion sur le sens et la légitimité de toute pratique, la philosophie est aussi la conception que l'on se fait des problèmes de la vie. C'est pas mal ça, on dirait que c'est tiré du Larousse (il faut citer ses sources pour éviter les procès en plagiat).
Alors je pense et je me dit que, au delà du sens premier s'appliquant à celui qui s'est libéré de tout dogme religieux, libre-penseur est le mot le plus joli de la langue française. "Je pense donc je suis" mon cher Descartes, "Etre ou ne pas être c'est quand-même la question" comme l'écrit Prévert.
Je suis libre de penser donc je suis libre. Si je suis libre, je peux m'engager, m'engager à défendre la liberté.
Ca y est, j'ai fait le tour de la question et comme Paul Eluard ...
... J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
(en gras : extrait du dictionnaire encyclopédique Larousse édition 1980 dont la couverture est usée à force d'en user)
1 commentaire:
entivesLa liberté c'est de pouvoir choisir ses chaînes
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