mercredi 3 octobre 2012

Et Dieu dans tout ça ?


Le 21° siècle sera spirituel ou ne sera pas. (citation attribué à André Malraux)

Depuis une vingtaine d'années on assiste à un changement dans notre société occidentale de tradition judéo-chrétienne, dans notre France, fille ainée de l'Eglise mais se voulant laïque depuis le 18° siècle, qui est la montée en puissance de l'islam.

La position officielle française est ambiguë : la France est une république laïque après avoir été une royauté catholique avec tous les arrangements et les intrigues que vous connaissez : conversion de Clovis qui impose de fait cette religion, croisade contre les Albigeois, Calvin, conversion contestée d'Henry IV pour mettre fin aux guerres de religion, Concordat ...

Pendant ce temps là, les juifs d'Europe qui ont tour à tour été tolérés, adulés et persécutés, les maures après avoir été arrêtés à Poitiers et chassés d'Espagne, ont vécu en France de façon marginale.

Après ou avec les Lumières sont arrivées les « crises de foi » Avec les philosophes, les gens ont appris à réfléchir et ont fini par comprendre, puis ont renoncé progressivement aux prescriptions de leurs « maîtres à penser » qui s'étaient donnés le titre de « pasteur ».

Si je fais un raccourci et un parallèle entre les trois religions des juifs, des catholiques et des islamistes, c'est que le point commun est leur dieu unique et qu'ils ont les mêmes prophètes. Leur différence ne vient que de l'ancienneté de leur croyance et du nom qu'ils donnent à leur dieu.
Les juifs sont les plus anciens mais selon leur région, leur façon de vivre leur foi était différente. Un prédicateur Galiléen plus convaincant à crée une secte qui est devenue l'Eglise catholique qui a conquis l'Europe et le monde en 2000 ans malgré ses divergences. Plus tard les islamistes ont également eu leur vedette et leur zone d'influence s'est étendue de l'Afrique au Moyen Orient bien que sunnisme et chiisme se combattent depuis leur origine. Un seul dieu mais pas d'accord !

Depuis les années 1970 où le monde occidental est devenu pacifiste, les gens se sont détournés des religions « classiques » soit par abandon de leur pratique, soit en se tournant vers des religions asiatiques plus exotiques : bouddhisme, hindouisme, faisant une vérité de la pensée de Voltaire : « si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer ».
Chacun est libre de rechercher une aide céleste si il pense en avoir besoin. C'est ce qu'on bien compris les prêtres de toutes les religions et les gourous de toutes les sectes. Une religion que ne fait pas de prosélytisme est une religion qui meurt. Les dirigeants l'ont appliqué avec les conversions forcées par la croix ou par l'épée, l'applique maintenant par l'instauration d'états islamiques. Il en découle que le but ultime est bien la soumission des peuples au nom d'un dieu tout puissant, entouré de ses mystères (c'est plus facile quand on ne peut pas expliquer) ses ordres formels (Inch Allah : Dieu le veut) ses convictions (mektoub : ce qui est écrit) et quand tout le monde obéit avec la crainte d'un châtiment post-mortem ou la menace physique de son vivant, il est plus aisé de gouverner.

Les maîtres du monde se sont appuyés sur les règlements religieux pour édicter des lois et en prévoyant les exceptions à la règle, toujours à leur profit, au nom du secret d'Etat ou de l'intérêt national. Bien sur qu'il faut des règles pour préserver la paix sociale mais quand une minorité crée des injustices, il ne faut pas qu'elle s'étonne si la majorité, un jour, se rebiffe.

Une société tendant vers des profits plus importants et immédiats perd ses scrupules et sa morale. Les grands patrons ont cédé la place à des sociétés anonymes où la place de l'individu est négligée au profit du rendement. C'est ce qui se passe actuellement avec le changement de nos valeurs de référence : le travail qui était considéré comme une valorisation de l'homme à partir du moment où il était justement rémunéré, a perdu de son attractivité avec le retour sur les acquis sociaux, créant une privation de liberté et accentuant la paupérisation, encourageant la paresse et le recours aux aides sociales.

Et Dieu dans tout ça ?

Il redevient pour les désespérés une valeur refuge, le dollar ayant perdu de son aura, l'euro étant en perte de vitesse, le pétrole créant une puissance pour ceux qui le possède par la menace de fermer les robinets ou d'augmenter les tarifs, l'espoir de s'enrichir honnêtement étant mince et le monde de la finance tremblant devant le réveil de la Chine (à moins de créer une startup et d'accumuler les millions très rapidement).

Dans ces conditions comment s'étonner que des religions, des sectes, des courants de pensées extrémistes, s'emparent du créneau ouvert par la démocratie, favorisés par la lâcheté et la corruption de certains dirigeants, pour monter en puissance et profiter de la médiatisation actuellement à la mode pour proclamer à la face du monde que le temps est (re)venu d'imposer la loi coranique ou des valeurs bibliques, au risque de diviser encore les hommes par des guerres de religion à la seule fin d'exercer le pouvoir ?

Bien sur les invasions et occupations successives ont apporté une culture différente et des connaissances qui ont fait évoluer le monde mais il ne faut pas oublier que les écritures religieuses ne sont que des interprétations humaines et arrangées d'une tradition orale de la prétendue parole de dieu variant selon les intérêts de l'époque et écrites longtemps après l'existence supposée des héros originels : Adam, Noé, Abraham, Jésus et autres prophètes.

Quand on y réfléchit ça fait maigre comme référence universelle, non ?
Pour ma part je prône la laïcité et fait mien ces vers de Voltaire (encore lui)
« Si l'homme est créé libre, il doit se gouverner
Si l'homme a des tyrans, il les doit détrôner. »
(Discours en vers sur l'homme)





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