Le
21° siècle sera spirituel ou ne sera pas. (citation attribué à
André Malraux)
Depuis
une vingtaine d'années on assiste à un changement dans notre
société occidentale de tradition judéo-chrétienne, dans notre
France, fille ainée de l'Eglise mais se voulant laïque depuis le
18° siècle, qui est la montée en puissance de l'islam.
La
position officielle française est ambiguë : la France est une
république laïque après avoir été une royauté catholique avec
tous les arrangements et les intrigues que vous connaissez :
conversion de Clovis qui impose de fait cette religion, croisade
contre les Albigeois, Calvin, conversion contestée d'Henry IV pour
mettre fin aux guerres de religion, Concordat ...
Pendant
ce temps là, les juifs d'Europe qui ont tour à tour été tolérés,
adulés et persécutés, les maures après avoir été arrêtés à
Poitiers et chassés d'Espagne, ont vécu en France de façon
marginale.
Après
ou avec les Lumières sont arrivées les « crises de foi »
Avec les philosophes, les gens ont appris à réfléchir et ont fini
par comprendre, puis ont renoncé progressivement aux prescriptions
de leurs « maîtres à penser » qui s'étaient donnés le
titre de « pasteur ».
Si
je fais un raccourci et un parallèle entre les trois religions des
juifs, des catholiques et des islamistes, c'est que le point commun
est leur dieu unique et qu'ils ont les mêmes prophètes. Leur
différence ne vient que de l'ancienneté de leur croyance et du nom
qu'ils donnent à leur dieu.
Les
juifs sont les plus anciens mais selon leur région, leur façon de
vivre leur foi était différente. Un prédicateur Galiléen plus
convaincant à crée une secte qui est devenue l'Eglise catholique
qui a conquis l'Europe et le monde en 2000 ans malgré ses
divergences. Plus tard les islamistes ont également eu leur vedette
et leur zone d'influence s'est étendue de l'Afrique au Moyen Orient
bien que sunnisme et chiisme se combattent depuis leur origine. Un seul dieu mais pas d'accord !
Depuis
les années 1970 où le monde occidental est devenu pacifiste, les
gens se sont détournés des religions « classiques »
soit par abandon de leur pratique, soit en se tournant vers des
religions asiatiques plus exotiques : bouddhisme, hindouisme, faisant
une vérité de la pensée de Voltaire : « si Dieu n'existait
pas, il faudrait l'inventer ».
Chacun
est libre de rechercher une aide céleste si il pense en avoir
besoin. C'est ce qu'on bien compris les prêtres de toutes les
religions et les gourous de toutes les sectes. Une religion que ne
fait pas de prosélytisme est une religion qui meurt. Les dirigeants
l'ont appliqué avec les conversions forcées par la croix ou par
l'épée, l'applique maintenant par l'instauration d'états
islamiques. Il en découle que le but ultime est bien la soumission
des peuples au nom d'un dieu tout puissant, entouré de ses mystères
(c'est plus facile quand on ne peut pas expliquer) ses ordres formels
(Inch Allah : Dieu le veut) ses convictions (mektoub : ce qui est
écrit) et quand tout le monde obéit avec la crainte d'un châtiment
post-mortem ou la menace physique de son vivant, il est plus aisé de
gouverner.
Les
maîtres du monde se sont appuyés sur les règlements religieux pour
édicter des lois et en prévoyant les exceptions à la règle,
toujours à leur profit, au nom du secret d'Etat ou de l'intérêt
national. Bien sur qu'il faut des règles pour préserver la paix
sociale mais quand une minorité crée des injustices, il ne faut pas
qu'elle s'étonne si la majorité, un jour, se rebiffe.
Une
société tendant vers des profits plus importants et immédiats perd
ses scrupules et sa morale. Les grands patrons ont cédé la place à
des sociétés anonymes où la place de l'individu est négligée
au profit du rendement. C'est ce qui se passe actuellement avec le
changement de nos valeurs de référence : le travail qui était
considéré comme une valorisation de l'homme à partir du moment où
il était justement rémunéré, a perdu de son attractivité avec le
retour sur les acquis sociaux, créant une privation de liberté et
accentuant la paupérisation, encourageant la paresse et le recours
aux aides sociales.
Et
Dieu dans tout ça ?
Il
redevient pour les désespérés une valeur refuge, le dollar ayant
perdu de son aura, l'euro étant en perte de vitesse, le pétrole
créant une puissance pour ceux qui le possède par la menace de
fermer les robinets ou d'augmenter les tarifs, l'espoir de s'enrichir
honnêtement étant mince et le monde de la finance tremblant devant
le réveil de la Chine (à moins de créer une startup et d'accumuler
les millions très rapidement).
Dans
ces conditions comment s'étonner que des religions, des sectes, des
courants de pensées extrémistes, s'emparent du créneau ouvert par
la démocratie, favorisés par la lâcheté et la corruption de
certains dirigeants, pour monter en puissance et profiter de la
médiatisation actuellement à la mode pour proclamer à la face du
monde que le temps est (re)venu d'imposer la loi coranique ou des
valeurs bibliques, au risque de diviser encore les hommes par des
guerres de religion à la seule fin d'exercer le pouvoir ?
Bien
sur les invasions et occupations successives ont apporté une culture
différente et des connaissances qui ont fait évoluer le monde mais
il ne faut pas oublier que les écritures religieuses ne sont que des
interprétations humaines et arrangées d'une tradition orale de la
prétendue parole de dieu variant selon les intérêts de l'époque
et écrites longtemps après l'existence supposée des héros
originels : Adam, Noé, Abraham, Jésus et autres prophètes.
Quand
on y réfléchit ça fait maigre comme référence universelle, non ?
Pour
ma part je prône la laïcité et fait mien ces vers de Voltaire
(encore lui)
« Si
l'homme est créé libre, il doit se gouverner
Si l'homme a des tyrans, il les doit détrôner. »
Si l'homme a des tyrans, il les doit détrôner. »
(Discours
en vers sur l'homme)
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